Le bonheur est dans le pré
- manonvandem
- 9 juil. 2016
- 4 min de lecture
Après avoir voyagé avec mon père pendant 3 semaines, il est temps pour moi de retravailler un peu, toujours dans le milieu "agricole". Je vous avez dit avoir testé le fruit picking, cette fois-ci je travaille dans une ferme laitière, un peu plus au Nord de Melbourne.
1400 vaches x 4 pis x 2 traites = beaucoup de travail
Arrivée sur place le 1er mai, j'attaque le travail le lendemain. Concrètement, je fais la traite des vaches, deux fois par jour. La ferme est assez importante, 1400 vaches laitières, bien que ces temps-ci elles ne soient plus qu'environ 900 car une bonne partie est en congés maternité. Heureusement pour moi et mes bras d'ailleurs. Le rythme est assez intense, la première traite est à 5h du matin, la deuxième à 15h. Les heures peuvent varier suivant ce qu'il y a à faire mais cela tourne autour de 5h-8h30 et 14h-18h. Vous imaginez bien que les vaches n'ont pas de week-end donc... Nous non plus ! Travailler 7 jours sur 7 ce n'est pas facile, surtout lorsque le réveil sonne à 4h25, mais le long break que nous avons nous permet de nous reposer, de faire la sieste et de profiter un peu de la journée. Nous, c'est Lea (21 ans) et Marina (24 ans), deux allemandes qui travaillent comme moi, pour obtenir leur second visa, et moi-même. Jamie, une employée australienne à plein temps (5 jours sur 7) et Matt, le boss (7 jours sur 7), sont toujours dans les parages.

Âmes sensibles s'abstenir
Je ne pense pas être plus courageuse que les autres mais il faut avouer que tout le monde ne pourrait pas faire ce job.
Premièrement, car il faut sortir de son lit bien douillet à des heures où certains rentrent tout juste de soirée, 7 jours par semaine, par des températures pouvant atteindre les -2 degrés. Oui, l'hiver existe en Australie ! Par contre, l'avantage quand on se lève aussi tôt, c'est que l'on assiste à des levers de soleil qui peuvent être spectaculaires.

Deuxièmement, car la tête dans le cul...des vaches, il faut supporter urine, bouses, mauvaises odeurs, voire parfois sang, abcès et j'en passe. Je porte d'ailleurs un masque de protection car il n'est pas rare de recevoir du caca en plein visage. Appétissant n'est-ce pas ?!
Enfin, c'est un travail qui reste assez physique. Pour vous expliquer le principe, les vaches sont traites sur une plateforme tournante. J'ai donc leurs pis à hauteur de visage environ, il faut alors saisir les capsules (assez lourdes) et les soulever à bout de bras pour atteindre les mamelles. Et quand les vaches ne sont pas d'humeur, elles bougent, donnent des coups de sabot ou se tiennent au fin fond de leur compartiment. Sans oublier que je suis debout une grande partie de la journée, entre traire les vaches, nettoyer après la traite ou balayer les mangeoires. Mon moment préféré de la journée ? Conduire le quad pour rentrer les vaches.


Instant culture : une vache laitière peut produit en moyenne 20 à 25 litres de lait par jour. Je précise "vache laitière" car en fait il existe deux types de vaches, laitières et allaitante, c'est-à-dire élevée pour sa viande. La ferme dans laquelle je travaille est immense, les bêtes vivent dehors, dans des prés où elles ne manquent pas d'espace. D'une manière générale, elles mangent de l'herbe après la traite du matin et une préparation à base de graines/foin/coquilles d'amandes après celle du soir. Comprenez : les vaches sont très bien... traitées !
Swan Hill, the place to be
Situé à 350 kilomètres au Nord-Ouest de Melbourne, Swan Hill est une ville de 10 000 habitants. Je m'attendais à passer deux mois au fin fond de la campagne australienne, mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que l'on trouve à Swan Hill tout ce dont on a besoin ! 3 supermarchés, des boutiques, des cafés et restaurants, un Mc Donald's, un Domino's Pizza et même un cinéma !
Je vis au Caravan Park (= camping), à peine à 5 minutes en voiture de la ferme. J'ai une chambre pour moi et je partage cuisine, toilettes et salle de bains avec le reste du camping. Lea et Marina sont dans la chambre juste à côté et je passe une grande partie de mon temps avec elles. Nous avons de la chance car nous nous entendons très très bien.
Une expérience unique
Malgré la fatigue, les réveils matinaux, le froid, les bouses, c'est une expérience absolument incroyable. Je n'aurais jamais pensé faire la traite des vaches et pourtant ! L'ambiance est géniale, le boss est relax et ultra sympathique, le temps file si vous saviez...
9 mois que je suis en Australie, je n'arrive pas à le croire. J'ai quitté Swan Hill hier, le 8 juillet après 67 jours à côtoyer les vaches (avec un petit jour de repos j'avoue). Dire au revoir à des gens qui nous ont énormément apporté et que l'on ne reverra peut-être jamais, c'est aussi ça la vie de globe-trotter...
Je retourne à Melbourne pour quelques jours avant de décoller pour Perth le 12 et commencer une nouvelle aventure qui s'annonce encore une fois incroyable !
À très vite
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